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Veille secteur public n°6 : décryptage de l'actualité nationale et internationale

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Dernière mise à jour : 30 oct. 2020


Responsable pédagogique : Fabien Despinasse



Deux jours avant le début du procès des attentats de janvier 2015 le Ministère de l’Intérieur a souhaité rappeler que malgré la crise sanitaire que nous traversons, d’autres menaces persistent, tel que le risque terroriste. Gérald Darmanin a affirmé le 31 août lors d’un discours au siège de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), son soutien aux forces de sécurité, affirmant que le Gouvernement prenait la menace terroriste très au sérieux en allouant plus de moyens pour lutter contre (I).

ONADAP, l’outil d’aide à la décision pour les établissements de soins, sera utilisé dès septembre au sein de l'hôpital d’instruction des armées Percy. Des discussions sont déjà en cours avec l'APHP pour réaliser une expérimentation sur deux hôpitaux parisiens comme sites pilotes (II).

L’escalade continue entre la Chine et l’Inde, au Ladakh, théâtre, depuis le mois d’avril, de très fortes tensions entre les armées de chaque côté d’une ligne de frontière, esquissée en 1962 mais qui reste à définir, les deux pays n’étant pas d’accord sur son tracé et désirent chacun conquérir plus de territoire (III).

Des affrontements en marge de manifestations antiracistes ont fait plusieurs morts aux États-Unis, pays où les divisions de la société, exacerbées par une triple crise et la présence massive d’armes à feu font craindre le pire à l’approche de la présidentielle (IV).


I. La lutte contre le terrorisme toujours au centre des priorités du Gouvernement



Quelques jours après une réunion des Préfets au Ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin a rappelé qu’ « ils sont les garants de l’ordre républicain et de la sécurité dans les territoires. La loi doit être appliquée avec fermeté partout en France, nous y veillerons[1] » ; il a prononcé un discours avec un ton similaire à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure le 31 août[2]. Ce discours avait vocation à rappeler que la lutte contre le terrorisme est toujours un élément central de la politique du gouvernement. il intervient quelques jours avant l’ouverture d’un procès très attendu.

En effet, ce mercredi 2 septembre s’est ouvert, à Paris, le procès des attentats qui, du 7 au 9 janvier 2015, ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, les clients et le personnel du magasin Hyper Casher de la porte de Vincennes ainsi qu’une policière municipale sur la commune de Montrouge. 17 personnes ont été tuées au total[3]. Trois des suspects seront absents de l’audience : la compagne d’Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, et les frères Belhoucine, partis en Syrie, quelques jours avant les attentats. En revanche, quatorze personnes comparaissent et sont accusées d’avoir, à des degrés divers, fourni une aide logistique aux frères Chérif et Saïd Kouachi ainsi qu’à Amedy Coulibaly. D’une « ampleur unique[4] » selon les médias, il devrait réunir 200 parties civiles, 144 témoins et 14 experts. Autre fait inédit, le procès sera entièrement filmé[5], (le treizième dans l’histoire française), l’audience présentant un intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice (loi Badinter 1985).

Depuis les attentats de 2015, la coopération et la mobilisation de toutes les forces de sécurité et les services de renseignements se traduit au travers notamment du plan vigipirate, actuellement au activé au niveau sécurité renforcée risque attentat[6]. Gérald Darmanin a déclaré que la menace terroriste “demeurait extrêmement élevée sur le territoire”, et que plus de 8 000 personnes sont fichées S pour radicalisation à caractère terroriste.

La lutte antiterroriste sur le territoire national reste primordiale, le gouvernement multipliant les protocoles pour lutter contre la radicalisation, et déployant plus de moyens et outils juridiques nécessaires à cette fin. Dans les faits, depuis 2013, 61 attentats ont été déjoués, dont 32 depuis 2017[7]. En 2020, 3 attentats ont été arrêtés[8] à temps sur le sol français. Au niveau européen, la menace subsiste également, avec 16 attentats djihadistes et 3 plans d’attaques NRBC déjoués entre 2018 et 2019[9].

Le Ministre de l'Intérieur cible dans son discours la menace terroriste sunnite, mais n'exclut pas d’autres menaces extrémistes (notamment l’extrême droite, particulièrement virulente ces dernières années). Il estime que si les flux migratoires se sont réduits par rapport à 2015-2016, et si les dispositifs de criblage mis en place ont été considérablement resserrés en lien notamment avec les préfectures et l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), des risques perdurent encore. Néanmoins, pour lui, c'est la menace endogène (projets d'actes terroristes élaborés sur le territoire) qui est "la plus prégnante et la plus forte". La détection des individus qui sont susceptibles de passer à l’acte parmi les profils repérés est une tâche particulièrement difficile et délicate. Pour être plus efficient, des travaux visant à mieux détecter les comportements susceptibles de révéler un passage à l’acte se poursuivent.

Les différents dispositifs de lutte antiterroriste sont améliorés notamment grâce à l’augmentation des moyens à la disposition des services spécialisés, et notamment les services de renseignement. Au total, 1 000 postes supplémentaires ont été créés depuis l’élection du Président de la République. Les budgets de la DGSI ont aussi pratiquement doublé entre 2015 et aujourd’hui (passage de 41 millions d'euros en 2015 à 79 millions d'euros en 2019).

L’articulation entre les moyens humains, budgétaires et juridiques apparaît fondamentale pour permettre une pleine complémentarité. Face au caractère évolutif et multiforme de la menace, les services ont également adapté leurs organisations et leurs méthodes de travail vers plus de fluidité, de partage et d’efficacité.

C’est ainsi, au plan judiciaire, qu’a été créé le parquet national antiterroriste[10], au premier semestre 2019. Ce parquet est compétent en ce qui concerne la poursuite des infractions terroristes et des infractions relatives à la prolifération d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Il est également compétent en ce qui concerne les crimes contre l’humanité et les crimes et délits de guerre, les crimes de tortures commis par les autorités étatiques et les crimes de disparitions forcées. En outre, le transfert de l’UCLAT (Unité de coordination de la lutte antiterroriste) à la DGSI, est intervenu le 2 janvier dernier. L’une de ses missions principales est de veiller à la pleine et entière mobilisation des préfets et de leurs services dans le pilotage des groupes d’évaluation départementaux (GED).

Enfin, pour évaluer la manière dont la France lutte contre le terrorisme, un rapport de la Cour des Comptes[11] a été publié en juillet 2020. Le rapport estime que depuis 2015, la lutte contre le terrorisme s’est traduite par des moyens juridiques, budgétaires et humains accrus. Elle s’est intensifiée dans le domaine de la prévention, du contrôle des frontières et de la protection de l’espace public. Deux interventions extérieures majeures, les opérations Chammal et Barkhane, y ont contribué. Si le rapport estime que les moyens mis en œuvre et leur emploi ont été appropriés, l’un des grands défis à venir va être le suivi des détenus radicalisés, ainsi que leur éventuelle réinsertion dans la société.

En matière de sécurité, face au débat médiatique actualité, , le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi 3 septembre qu'aux mesures déjà prises et envisagées, vient de s’ajouter la mise en place des «plans de sécurité intégrés»[12] en collaboration avec les métropoles afin de répondre aux «questions de sécurité» et de mettre fin aux «situations d'impunité». De plus, la stratégie nationale de prévention de la délinquance (SNPD) sera officiellement adoptée le 9 septembre[13], à l’occasion d’un séminaire gouvernemental sur la sécurité. Ces mesures permettent de mieux intégrer les acteurs publics locaux.



II. Les projets d’innovation et de programmation au service de la défense



Nous l’avions évoquée la semaine dernière, le logiciel[14] ONADAP[15], créé pour gérer les forces vives d’un hôpital en temps de crise développé par le CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), devrait être testé dès septembre. Pour rappel, pendant le pic de Covid-19, l'organisation des équipes de soignants s'est révélée cruciale, certains membres du personnel ne pouvant se rendre au travail car ayant contracté la maladie. Pour les aider, des scientifiques ont donc mis au point un outil informatique d’aide à la décision et de suivi de la propagation de l’épidémie à l'intérieur des services de soin. Le logiciel sera expérimenté à l’hôpital d’instruction des armées Percy dans les semaines à venir. Soutenu par le Ministère des Armées, le projet est financé à hauteur de 340 000 euros par l’Agence de l’innovation de défense (AID)[16].

La difficulté d’organisation des services et de la planification des emplois du temps du personnel, notamment en période de crise, a nécessité l’utilité d'avoir un outil donnant une vision géographique de l'épidémie dans l'hôpital et de l’état des équipes afin de planifier les semaines à venir. Si des outils de gestion du personnel existent déjà, un outil plus léger et plus spécifique, devient nécessaire en temps de crise. En effet, cet outil très réactif prend en charge l'information en temps réel.

La première version d’Onadap permet « avant tout la mise en forme de données sous forme visuelle : on voit les plans de l'hôpital avec une carte de « chaleur » qui montre les services les plus touchés par le Covid-19. Cela permet de voir instantanément les services en surchauffe ainsi que ceux qui sont les plus à risque et à partir desquels le virus pourrait se propager. » Le logiciel génère ensuite des rapports automatiquement, avec des informations en tout genre (qui a été testé, quels symptômes, âge, sexe, services etc.).

Pour l’industrialisation de la première version, le directeur du Centre Borrelli, Nicolas Vayatis souhaite rendre plus fluide la collecte de données et améliorer l’interface de l'application afin de la rendre plus facile à utiliser. Une version portable de l’outil, disponible sur tablettes et mobiles devrait voir le jour. Dans un deuxième temps se fera l’ajout d’un volet « patients » qui intégrera les trajets des patients Covid-19 au sein de l’hôpital.

ONADAP se veut un outil d’aide à la décision, par exemple pour tester différents scénarios et émettre des recommandations sur les meilleures mesures à prendre pour contenir l'épidémie à l'échelle d'une structure de santé. Il pourrait aussi être utile dans tout site sensible où il est important d'assurer un service, même en temps de crise, et où la disponibilité des personnels est absolument essentielle. Porte-avions, base militaire, usine, centrale nucléaire...

Toujours dans une optique de planification via le numérique, l’AID a développé des ateliers stratégiques, les virtual games[17] organisés pour l'état-major des armées et d’autres acteurs. La société française Diginext, éditrice de produits logiciels et de services associés, a développé une version simplifiée de sa plate-forme CRIMSON, dédiée à la planification et à la conduite des opérations. Ces différents outils permettent aux forces armées notamment de s’entraîner, et de s’adapter dans contexte de Covid-19 en respectant les distanciations sociales.


III. Nouvelle escalade sino-indienne dans la région du Ladakh



Depuis le week-end dernier, les tensions s’aggravent entre l’Inde et la Chine. La première accusant la seconde de vouloir imposer sa présence militaire autour du lac Pangong Tso, dans la région du Ladakh. Revendiqué par les deux puissances nucléaires, ce territoire est lui-même situé entre la frontière qui traverse la chaîne de montagnes de l'Himalaya. Une frontière, elle aussi contestée, et dont le tracé n’est toujours pas défini. La Ligne de contrôle effectif (Lign of Actual Control, LAC), frontière de facto entre l'Inde et la Chine, n'est pas correctement démarquée. Cette situation peut conduire soldats chinois et indiens à des rencontres lors desquelles chacun pense que l'autre viole la ligne.

En plus de l’aspect militaire, la crise diplomatique entre les deux pays les plus peuplés du monde pourrait revêtir une dimension religieuse. En effet, New Delhi affirme que Pékin a aussi construit des silos de missiles près d'un autre lac situé aux alentours du mont Kailash. Or, cette montagne est un site sacré, qui est célébré par plusieurs religions comme l’hindouisme et le bouddhisme. Selon le quotidien The Hindustan Times[18], l’armée chinoise aurait également érigé des héliports près de ce lac pour intervenir rapidement en cas de conflit.

Une crainte plausible, puisque la région du Ladakh a déjà été le théâtre d’un incident entre les deux puissances, en juin dernier. En effet, les armées chinoises et indiennes s’étaient affrontées le 15 juin lors d'un affrontement au corps-à-corps : une patrouille indienne avait sommé à des soldats chinois de partir de leur campement qui était situé près de la frontière disputée. La dispute entre les deux patrouilles s’est ensuite transformée en combat bien réel. Ce dernier avait notamment fait 20 morts côté indien, et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois. Il s’agissait alors de la première confrontation meurtrière entre les deux pays depuis 45 ans. Depuis, New Delhi et Pékin se sont renvoyé la responsabilité des affrontements.

Les deux pays ont envoyé des dizaines de milliers de soldats, de véhicules ainsi que des avions de chasse en renforts près de cette frontière contestée. Actuellement, aucun accord diplomatique entre les deux puissances ne semble se dessiner. L’Inde a de son côté déjà pris des sanctions économiques, en annonçant mercredi[19] l'interdiction de 118 applications chinoises, dont Tik Tok, de son territoire. Une restriction mise en place pour "assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien" a justifié New Delhi.

Les friction dans la région du Cachemire demeurent depuis longtemps, les deux pays revendiquant des territoires dans l’Himalaya. Les contestations territoriales ont provoqué en 1962 une « guerre-éclair », depuis laquelle la Chine, sortie victorieuse du conflit, occupe le territoire de l’Aksai Chin, revendiqué par l’Inde car lui appartenant autrefois. La Chine, quant à elle, aspire à récupérer les territoires de l’Aruchanal Pradesh et de Jammu-et-Cachemire, qui étaient sous sa tutelle pendant la guerre sino-indienne jusqu’au cessez-le-feu du 20 novembre 1962. Le tracé de la ligne de contrôle n’ayant jamais été officiel, un accord entre l’Inde et la Chine avait été signé en avril 2005 afin de régler les différends frontaliers.

Aujourd’hui, alors que la Chine se rapproche du Népal, de la Birmanie, du Sri Lanka et du Pakistan, l’Inde se tourne vers de nouveaux partenaires afin de contrebalancer la puissance de Pékin en Asie du Sud-Est. New-Delhi s’allie ainsi avec les États-Unis, premier concurrent de la Chine. Cette coopération permet à l’Inde de disposer d’une aide économique et militaire importante. Elle a notamment accès désormais à du matériel et des informations militaires, mais aussi à une partie des troupes américaines. L’Inde pourrait également tenter d’utiliser cette crise pour faire oublier celle du Covid-19, le pays comptabilisant 68 472 morts[20] à ce jour.

Le renforcement de la coopération avec New-Delhi représente aussi pour les États-Unis un enjeu géopolitique stratégique. À l’heure où les relations sino-américaines sont au plus bas, notamment à cause des attaques répétées du gouvernement Trump contre Pékin, elle permettrait aux États-Unis d’exercer une forte pression sur son adversaire en ayant un contrôle conséquent sur la région et sur la mer de Chine. Du côté français, la coopération indo-française s’effectue surtout sur le plan militaire, puisque la France fournit du matériel militaire à l’Inde (notamment des Rafales).

IV. L’ampleur des contestations grandit aux Etats-Unis, en proie à une triple crise à quelques mois de l’élection présidentielle



A quelques semaines du début de la convention républicaine et à quelques mois des présidentielles, les manifestations portées par le mouvement Black Lives Matter ne désemplissent pas. Le mouvement est réapparu depuis la mort, en mai à Minneapolis (Minnesota), de George Floyd[21], un Afro-américain décédé des suites de son interpellation par des policiers. Dans un pays où 30 % des adultes possèdent au moins une arme à feu et où le droit à l’autodéfense fait partie du récit national (2e amendement), les récents affrontements entre manifestants antiracistes et défenseurs de la police sont de plus en plus violents.

Dans un contexte plus que tendu, mardi, le président Donald Trump s’est rendu à Kenosha (Wisconsin) qui s’est embrasée la semaine dernière après une nouvelle bavure policière. Jacob Blake, un Afro-Américain de 29 ans, a été grièvement blessé par un policier blanc qui lui a tiré dans le dos à sept reprises. Le président des Etats-Unis a jugé que les protestations et dégradations, constatées sur place, « ne sont pas des actes de manifestations pacifiques mais vraiment du terrorisme intérieur ». Il a également ajouté : « Kenosha a été ravagée par des émeutes antipolice et antiaméricaines. [22]»

Avec environ 250 Afro-Américains qui sont tués par la police chaque année[23], la colère à Kenosha s’est rapidement propagée et transformée en affrontements nocturnes entre manifestants et policiers. La tension a culminé quand un adolescent de 17 ans (semblant appartenir à une milice d’extrême droite) a tiré dans des circonstances floues sur trois manifestants, faisant deux morts mardi soir. Samedi 29 août a également été tuée une personne à Portland (Oregon) lors d’affrontements entre manifestants antiracistes et pro Trump.

Les manifestants qui défilent contre le racisme et les violences policières sont de plus en plus souvent confrontés à des groupes de civils armés, des « milices » qui disent venir soutenir et aider la police, débordée par les manifestations. Ces mouvements rassemblent des activistes anti-gouvernement et pro-armes à feu, des néo-nazis et des suprémacistes blancs, entre autres. Pour Spencer Sunshine (analyste de l’extrême droite américaine), les militants d’extrême droite « cherchent une raison pour attaquer »[24] et les manifestations leur ont donné une excuse.

Au-delà du regain de ces groupuscules dans la société américaine, il semblerait que certains policiers et membres des milices aient sympathisé et se soient entraidés au cours de cette semaine. Selon un rapport de The Guardian[25], des centaines de policiers de différents États partageraient des contenus racistes sur les réseaux sociaux et certains, comme un adjoint au shérif du comté d’Orange, ne cacheraient pas leur sympathie pour des milices d’extrême droite en arborant leurs insignes.

Si les groupes extrémistes ont toujours existé aux États-Unis, la nouveauté se traduit par la présence massive des armes à feu durant les manifestations. Selon S. Sunshine, cette manifestation de force a aussi illustré l’arrivée de nouvelles recrues à l’extrême droite : « on ne voit plus seulement des nationalistes blancs, mais toutes sortes de populistes, ou des partisans de Trump et des théories conspirationnistes »[26], qui sont motivés par « une profonde anxiété » quant à l’avenir des États-Unis. « L’extrême droite exploite le climat politique extrêmement conflictuel, qui est devenu encore plus incertain à cause de la pandémie et des manifestations pour la justice raciale », estime aussi dans un rapport[27] l’observatoire des groupes extrémistes, le Southern Poverty Law Center (SPLC).

La polarisation de la société américaine, suscitant des tensions entre les citoyens entre eux, est exacerbée par le président américain, qui affaiblit le dialogue intérieur. Le président critique régulièrement les autorités locales, dénonçant ce qu’il considère être le laxisme des villes gérées par les démocrates face à la délinquance et à la violence. Cette fracture intérieure renforce également les adversaires des Etats-Unis, à commencer par la Chine. En effet, la capacité d’un pays à défendre ses intérêts et à promouvoir ses valeurs à l’extérieur dépend aussi de sa situation intérieure, aujourd’hui instable aux Etats-Unis.

Le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden accuse quant à lui Trump d’attiser la haine, en refusant la condamnation de toutes les formes de violence. Il semble laisser la place pour le développement de ces groupuscules qui viennent troubler l’ordre public, ce qui pourrait se retourner contre lui. Avec une série de démissions et de commentaires critiques de haut gradés à son actif, Donald Trump a visiblement perdu des points dans les sondages ces derniers mois. Pour les présidentielles à venir, l’enjeu des Démocrates va être d’inciter la population noire de voter. En effet, le taux d’abstention est relativement haut aux Etats-Unis, et les catégories de personnes qui s’abstiennent le plus, les Noirs et les jeunes, sont aussi celles qui votent le plus Démocrates.




 


[1] Tweet de Gérald Darmanin, publié le 28/08/2020. Disponible en ligne sur : https://twitter.com/GDarmanin/status/1299303937070239745 [2] Discours du Ministre de l'Intérieur, publié le 31/08/2020 sur le site du Ministère de l’Intérieur. Disponible en ligne sur : https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministre/Interventions-du-ministre/Discours-de-Gerald-Darmanin-a-la-Direction-Generale-de-la-Securite-Interieure [3] Quatorze accusés; soupçonnés d'avoir apporté un soutien logistique, doivent être jugés par la cour d'assises spéciale de Paris. [4] Article paru dans Courrier International, publié le 02/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-letranger-charlie-hebdo-un-proces-deja-historique [5] France Inter, l’un des 70 médias accrédité pour suivre le procès, publie chaque jour un dossier de retranscription. Disponible en ligne sur : https://www.franceinter.fr/justice/et-soudain-le-silence-absolu [6] Présentation du Plan Vigipirate, mise à jour le 18/10/2019. Disponible en ligne sur : https://www.gouvernement.fr/risques/comprendre-le-plan-vigipirate [7] Discours du Premier Ministre, publié le 31/08/2020 sur le site du Ministère de l’Intérieur. Disponible en ligne sur : https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministre/Interventions-du-ministre/Discours-de-Gerald-Darmanin-a-la-Direction-Generale-de-la-Securite-Interieure [8]Page Wikipédia dédiée au terrorisme en France en 2020, mise à jour le 02/09/2020. Disponible en ligne sur: https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_en_France_en_2020 [9] Rapport d’Europol sur la situation du terrorisme au sein de l’Union Européenne et les tendances, publié le 27/06/2019. Disponible en ligne sur : https://www.europol.europa.eu/activities-services/main-reports/terrorism-situation-and-trend-report-2019-te-sat [10] Zoom sur le Parquet national antiterroriste, publié le 30/09/2019 sur le site du Ministère de la Justice. Disponible en ligne sur : http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/zoom-sur-le-nouveau-parquet-national-antiterroriste-32661.html [11] Rapport de la Cour des comptes, publié le 15/07/2020. Disponible en ligne sur : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-moyens-de-la-lutte-contre-le-terrorisme [12] Article paru dans Le Figaro, publié le 03/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/jean-castex-promet-des-plans-de-securite-integres-pour-les-metropoles-20200903 [13] Présentation de la stratégie, publiée sur le site du Gouvernement. Disponible en ligne sur : https://www.cipdr.gouv.fr/prevenir-la-delinquance/20202024-2/ [14] Article publié sur le journal du CNRS, le 27/08/2020. Disponible en ligne sur : https://lejournal.cnrs.fr/articles/un-logiciel-pour-gerer-les-forces-vives-dun-hopital-en-temps-de-crise [15] Outil Numérique d’Aide à la Décision pour des stratégies dynamiques d’allocations de ressources humaines et matérielles en période d’Attrition des Personnels d’unités sanitaires ou des forces en épidémie de COVID-19 [16] Actualités du Ministère des Armées, publiée le 19/05/2020. Disponible en ligne sur : https://www.defense.gouv.fr/sante/actualites/onadap [17] Actualités du Ministère des Armées, mise à jour le 11/08/2020. Disponible en ligne sur : https://www.defense.gouv.fr/english/aid/actualites/virtual-game-logiciel-de-war-game-pour-les-global-games-strategiques [18] Article paru dans l’Hindustan Times, publié le 03/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.hindustantimes.com/india-news/india-china-border-army-changes-posture-at-lac-after-china-s-failed-midnight-attempt/story-W6DyRGMPa55bZScUO41rDP.html [19] Article paru dans Capital, publié le 02/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.capital.fr/economie-politique/linde-inflige-des-sanctions-a-la-chine-les-tensions-montent-1379388 [20]Statistiques sur le coronavirus, mises à jour le 04/09/2020. Disponible en ligne sur: https://www.coronavirus-statistiques.com/stats-pays/coronavirus-nombre-de-cas-en-inde/ [21] Article paru dans Le Monde, publié le 20/05/2020. Disponible en ligne sur : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/30/george-floyd-le-doux-geant-tue-par-la-police-americaine_6041287_3210.html [22] Article paru dans Le Monde, publié le 02/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/02/en-visite-a-kenosha-donald-trump-assimile-les-manifestations-a-du-terrorisme-interieur_6050696_3210.html [23] Interview de Didier COMBEAU, chercheur associé à l’institut des Amériques et docteur en civilisation américaine, publiée le 02/09/2020. Disponible en ligne sur : https://charliehebdo.fr/2020/09/international/les-etats-unis-ont-a-la-fois-un-probleme-de-racisme-et-un-probleme-de-violence/ [24] Article paru dans La Presse, publié le 01/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2020-09-01/tensions-politiques-et-armes-a-feu-les-etats-unis-sur-la-breche.php [25] Dossier paru dans The Guardian US, publié le 13/12/2019. Disponible en ligne sur : https://www.theguardian.com/us-news/2019/dec/13/how-us-law-enforcement-is-failing-to-police-itself [26] Article paru dans La Presse, publié le 01/09/2020. Disponible en ligne sur : https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2020-09-01/tensions-politiques-et-armes-a-feu-les-etats-unis-sur-la-breche.php [27] Rapport du SPLC intitulé « When the ‘Alt-Right’ Hit the Streets: Far-Right Political Rallies in the Trump Era» publié le 10/08/2020. Disponible en ligne sur: https://www.splcenter.org/20200810/when-alt-right-hit-streets-far-right-political-rallies-trump-era

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